5 novembre 2024
26 juin 2014 - 12h
FAS-1613
Par Philippe GERBER, chercheur au Centre de Recherche Public en Sciences Économiques et Sociales (CEPS/INSTEAD), Luxembourg, et Samuel CARPENTIER, Université Aix-Marseille
À partir d’une enquête effectuée par le CEPS/INSTEAD et la fondation Forum Europa, cette communication propose une analyse du phénomène de mobilité résidentielle transfrontalière et son impact sur les déplacements quotidiens. Réalisée au printemps 2008, cette enquête porte sur l’ensemble de la population des actifs occupés résidant au Luxembourg et qui se sont installés dans un pays frontalier entre 2001 et 2007, tout en conservant leur emploi au Grand-Duché. Pour un grand nombre d’entre eux, le déménagement transfrontalier a permis d’accéder à un logement plus grand, voire d’en devenir propriétaire. Néanmoins, l’analyse des déplacements quotidiens montre que la grande majorité de ces individus a dû effectuer de nombreuses concessions en termes de mobilité pour accéder au logement souhaité. Cela se ressent particulièrement pour le trajet domicile/travail dont la distance moyenne a doublé, renforçant ainsi la dépendance à l’automobile.
Au-delà du déplacement domicile-travail, c’est l’ensemble des activités quotidiennes qui se trouvent restructurées suite au déménagement. Grâce à la mise en place d’indicateurs synthétiques issus de la géostatistique, un processus de reconfiguration des lieux d’activités est analysé. Malgré la relocalisation de nombreuses activités autour du nouveau lieu de résidence, une certaine inertie est mise en évidence, se traduisant par le maintien de près d’un tiers des activités au Luxembourg. Dès lors, la dispersion des espaces d’activités augmente pour le nombre d’enquêtés. Cette dispersion, liée à la part des activités transférées vers le nouveau pays de résidence comparée à celle restant au Luxembourg, varie fortement selon les nationalités. L’inertie des lieux d’activités est plus forte pour les Luxembourgeois, et plus remarquablement, les Portugais. Les personnes originaires des régions frontalières, qui retournent donc dans leur pays d’origine, gardent également près d’un quart de leurs activités au Grand-Duché, témoignant ainsi de l’importance, d’un côté, du lieu de travail dans la structuration des espaces de vie quotidienne et, de l’autre, d’un capital spatial déjà relevé auprès d’actifs résidant au Luxembourg.
Cette activité aura lieu le jeudi 26 juin 2014 à midi, au local FAS-1613. Le pavillon Félix-Antoine-Savard (FAS) est situé au 2325, rue des Bibliothèques, sur le campus de l’Université Laval.
Les conférences-midi de l’ÉSAD et du CRAD sont ouvertes à tous. Pour de plus amples informations, contactez Marie-Pier Bresse à marie-pier.bresse@crad.ulaval.ca ou au 418 656-2131 poste 15241.