4 décembre 2024
61ème colloque de l'Association de Science Régionale de Langue Française (ASRDLF)
18 avril 2024
Le CRAD souhaite souligner la participation de Charlotte Bergeron (membre étudiante, maîtrise en ATDR), sous la direction de Claude Lavoie (membre régulier, ÉSAD) et la codirection de Sonja Behmel, au Symposium annuel du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie qui s’est déroulé du 13 au 15 mars 2024. Charlotte y a présenté les résultats de son mémoire de maîtrise qui porte sur l’effet potentiel du myriophylle à épis sur les cyanobactéries en nature. Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) est, en Amérique du Nord, une plante aquatique exotique envahissante dont les impacts sur les écosystèmes aquatiques sont peu connus. Cette plante peut créer de larges herbiers denses qui limitent la pratique d’activités nautiques dans les plans d’eau. La participation de Charlotte à ce symposium a été soutenue par une Bourse de rayonnement du CRAD.
Détection de substances allélochimiques produites par Myriophyllum spicatum en milieu lacustre
Résumé de la communication de Charlotte :
Il existe de nombreuses interactions entre les plantes aquatiques et les cyanobactéries, telles que la compétition pour les nutriments ou pour l’accès à la lumière. Les plantes aquatiques peuvent également libérer dans l’eau des substances chimiques qui affectent les cyanobactéries, phénomène qu’on nomme allélopathie. Il a été montré à plusieurs reprises en laboratoire que le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) relâche des acides gras et des polyphénols toxiques pour les cyanobactéries. Toutefois, ceci n’a jamais été observé en condition naturel. Un suivi aux deux semaines de l’abondance de cyanobactéries, des concentrations en polyphénols et en acides gras, ainsi que plusieurs autres paramètres physico-chimiques a été effectué au lac Saint-Charles et au lac McKenzie (Québec, Canada) entre les mois de juillet et d’octobre 2022. Les substances allélochimiques émises par le myriophylle ont été détectées dans l’eau des deux lacs, mais les concentrations de toutes ces substances étaient largement inférieures aux concentrations théoriques à partir desquelles elles réduisent de 50 % la croissance de la cyanobactérie Microcystis aeruginosa. Les sites avec et sans myriophylle au lac Saint-Charles ne diffèrent pas dans la concentration de ces substances, dans l’abondance de cyanobactéries et dans l’assemblage des genres de cyanobactéries. Le dénombrement de cyanobactéries dans les deux lacs semble plutôt influencé par d’autres facteurs, soit la température de l’eau, les concentrations en phosphore total et le régime des précipitations. Dans l’ensemble, l’effet allélopathique du myriophylle sur les cyanobactéries ne se confirme donc pas en conditions naturelles dans ces deux lacs